Expliquons l'endive aux gens bons

Publié le par Pr Nico Lestairol & Dr Georges Cloonesque

Pourquoi les endives sont amères et les patates douces ?

 

Citons premièrement Pierre Desproges, à propos de l’endive : « L'endive est fade jusqu'à l'exubérance. En tant que vivante apologie herbacée de la fadeur, elle est l'ennemie de l'homme qu'elle maintient au rang du quelconque, avec des frénésies mitigées, des rêves éteints sitôt rêvés et même des pinces à vélo. L'homme qui s'adonne à l'endive est aisément reconnaissable : sa démarche est moyenne, la fièvre n'est pas dans ses yeux, il n'a pas de colère et sourit au guichet des Assedic. Il lit Télé 7 jours. Il aime tendrement la banalité. Aux beaux jours, il vote, légèrement persuadé que cela sert à quelque chose. »

 

Citons ensuite Jean Dion (qui n’est pas le père de Céline bande de lecteurs assidus de VSD, mais un journaliste sportif québecois), à propos de la patate : « On n'explique jamais autrement que par des dispositions personnelles les qualités humaines, la générosité, la charité, l'art de faire de bonnes patates frites. Pourquoi, en revanche, faut-il que les défauts soient toujours imputés à des agents exogènes ? ».

 

Que pouvons-nous tirer comme conclusion de tout ceci ? Et bien je n’en sais fichtre rien. Mais en tout cas, c’était deux très belles citations.

Mais ainsi que je le faisais remarquer à mon ami Henri hier, « la patate, c’est à chier, Parmentier, non ? Parlons plutôt de vrais légumes ». Il opina du chef. Et toi, devant ton écran, qu’est-ce que t’endive ?

 

Endives-1.jpg

Oui, Edouard Cissé va bientôt sortir sa biographie.


 

Endive-3.jpg

Oui, voilà pourquoi sa biographie parle aussi coiffure. Edouard, c'est Patrice Loko, mais avec des poils.

 

Il est assez drôle de voir que l’opprobre jetée sur les endives se vérifie au plus haut sommet de l’état. En effet, chacun se dispute le ministère de l’autre, mais chacun reste mou dans son propre fief. Ce qui rend bien souvent le ministère amer, ce qui se lit sur le visage des endives qui sont chargées de nous gouverner.

 

Mais si l’endive a ses détracteurs (souvent Bayrouiste, ce qui est pratique, l’endive se cultivant, il faut bien labourer), elle a aussi eu ses partisans. Implantée dans les années 2000 dans les régions du sud propices à l’évasion des saveurs (et de la fiscalité), sa saveur quelconque fut noyée dans un doux parfum de coupe d’Europe et dans les vapeurs de Porto. C’est dans le temple de la gastronomie  française, Paris, que toute l’amertume de l’endive éclata au grand jour. En effet, c’est au milieu d’une composition alimentaire d’une fadeur proche de la quenelle (mais pas équivalente, faut pas déconner non plus) que le pot aux roses fut découvert. L’endive s’acclimate mal au climat rude du nord, avec ses multiples crachins footbalistique. De plus elle perdit son étoile glanée lors de ses années monégasques, les journalistes sportifs s’arrêtant souvent au milieu de leur jugement, ne se déjugeant jamais. C’est donc délestée de son étoile au guide Michemin qu’elle partit voir ailleurs si elle y était appréciée. Elle eût plusieurs pistes et c’est la Turquie qu’elle choisit d’abord, vociférant qu’on ne la prendrait pas en sandwich entre deux clubs et claironnant « j’ai le choix ( r ) moa ». Las, elle déchanta bien vite devant les mensonges de son agent Otto qui l’envoya là-bas. Tout le monde sait qu’Otto ment. Bref, le climat pour son épanouissement, c’est le sud, et elle y est désormais cultivée, toute heureuse de partager le pré avec une ribambelle de nains de jardins.

 

Endive-2.jpg

Comment je fais passer le goût de l'endive ? Je mets un joueur de chaque côté avec des jambons comme ça.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article